- galéjade
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• 1881; provenç. galejado, de galeja « plaisanter », de gala « s'amuser » → galant♦ Région. (Provence) Histoire inventée ou exagérée, plaisanterie généralement destinée à mystifier. ⇒ blague. « Comment ! vous avez cru... mais c'est une galéjade » (A. Daudet).galéjaden. f. (France rég.) Plaisanterie destinée à mystifier qqn.⇒GALÉJADE, subst. fém.Histoire inventée ou simplement exagérée à laquelle on essaie de faire croire; plaisanterie provençale ayant généralement pour but de mystifier. Dire des galéjades. C'est une pure galéjade (Ac. 1932). Qui ne connaît quelqu'une de ces plaisanteries, ces galéjades, comme on dit dans le Midi (...) où Israël se moque de lui-même avec une amère ironie (THARAUD, Pte hist. Juifs, 1928, p. 2). D'ailleurs, pour couper court à toutes ces galéjades, je vais l'essayer immédiatement, je m'en vais le sortir du port (PAGNOL, Fanny, 1932, II, 3, p. 120).— P. ext. Chose si peu sérieuse qu'elle est dérisoire. Ce vouloir-là est une galéjade et une figure de rhétorique; car l'impossible est ce qui ne peut être voulu (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 230).Prononc. et Orth. : [
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1881 (A. DAUDET, N. Roumestan, p. 83). Du prov. galejado « plaisanterie, badinage, raillerie » (v. MISTRAL), dér. du verbe galeja « plaisanter, railler, berner » (ibid.), lui-même de se gala « se réjouir » (cf. FEW t. 17, p. 474b), correspondant à l'a. fr. galer (v. galant). Bbg. QUEM. DDL t. 13.
galéjade [galeʒad] n. f.ÉTYM. 1881, Daudet; provençal galejada « plaisanterie », de galejá « plaisanter », de galá « s'amuser ». → Galant.❖♦ Régional (Provence). Histoire inventée ou exagérée, plaisanterie souvent destinée à mystifier. ⇒ Blague. || Dire des galéjades. ⇒ Galéjer. || C'est une galéjade !1 D'un autre que de « Moussu Numa », député, membre du Conseil général, ils auraient cru à une farce, à une galéjade, allons ! Mais avec celui-là, l'affaire devenait sérieuse (…)Alphonse Daudet, Numa Roumestan, V, p. 97.2 Comment ! vous avez cru… mais c'est une galéjade (…) Entre gens de Tarascon, pas moins, on sait bien ce que parler veut dire (…)Alphonse Daudet, Tartarin sur les Alpes, XII, p. 56.3 (…) les galéjades du Tribun avaient le mérite d'aérer, de temps à autre, l'atmosphère de ces discussions en vase clos.Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 57.4 (…) la Côte n'appartient plus au vrai Midi, dont la profonde taciturnité rejette loin d'elle l'humour provençal (la « galéjade » est impensable à Toulouse).Raymond Abellio, Ma dernière mémoire, t. II, p. 24.❖DÉR. Galéjer.
Encyclopédie Universelle. 2012.